La guerre du poulet est déclarée
Article de la Dépêche du Midi du 28 octobre 2011
Quatre projets de poulaillers « industriels » suscitent la polémique dans le Gers. Fédérés depuis hier en un collectif, les opposants réclament un débat public.
Personne n'a oublié le slogan. « Élevé en plein air, élevé en plein Gers »… Mais ce cliché idyllique d'un poulet picorant le bonheur dans le pré a peut-être vécu. Et risque même d'être bientôt supplanté par un autre, détourné : « élevé sans lumière, élevé en plein Gers ».
Qu'il soit baptisé « standard » ou « végétal », le poulet « industriel » Vivadour suscite en effet aujourd'hui le débat, à travers quatre projets en cours, à Lannepax, Saint-Elix Theux, Duffort et Izotges. Concrètement ? Chaque élevage avicole représentera quatre hangars de 1 189 m2 sur 1à 1,5 ha, avec, en moyenne, 24 poulets au mètre carrés qui seront tués à 37 jours, sans jamais avoir respiré l'air libre, pour une production annuelle par site de 726 000 volatiles.
…
"Escroquerie intellectuelle"
Tout juste créé, le collectif « Bien vivre dans le Gers » a tenu hier matin son premier point presse à Auch. Son porte-parole Jean-Bernard Lecroix (photo), riverain du futur poulailler industriel de Lannepax, a détaillé les raisons de l' opposition aux élevages intensifs de Vivadour. Argumentaire documenté et structuré… à l'heure du développement durable et au-delà de « l'atteinte portée à l'image du Gers », le collectif ne voit « aucune durabilité dans ce type de projet industriel, ni socialement, ni économiquement, ni pour l'environnement. » Selon lui, les emplois préservés « un temps » d'un côté, seront perdus ailleurs, du côté des petits élevages, ceux qu'il faudrait au contraire privilégier en les multipliant, afin de répondre à la question du volume de production. Le collectif pointe également du doigt l'alimentation des animaux et qualifie d'« escroquerie intellectuelle » l'appelation « poulet végétal ». 100 % du soja étant importé, il y aura « forcément des OGM » souligne-t-il, annonçant le retour à brève échéance des farines animales, programmé par l'Europe.
Lire la suite de l'article sur le site de la Dépêche du Midi